vendredi 17 mars 2023

 

MINCE LA MENACE

LE RATÉ DE LA DISSOLUTION. Emmanuel Macron avait-il brandi, avant-hier soir, la menace d’une dissolution en cas de rejet de la réforme par l’Assemblée ? Dans la confusion médiatique qui accompagne parfois le nébuleux processus de décision élyséen, il était en effet compliqué de faire le tri entre les démentis et les confirmations. Difficile de distinguer “ce qui relève de la volonté du président ou de ses conseillers”, enrageait hier le bras droit d’un ministre.

Le dissolveur dissous. Toujours est-il que si cette menace — réelle ou supposée — avait pour but de rallier les élus LR récalcitrants, elle a eu un effet contre-productif. “Je ne dirais pas que c’est un échec mais je dirais que ça n’a pas fonctionné”, riait (jaune) un cadre Renaissance, au téléphone avec nous hier. “Ca a braqué certains LR, ils étaient fébriles, ils ont préféré en venir au 49.3”, regrettait un conseiller du pouvoir.

Un conseiller parlementaire LR, au téléphone avec Playbook hier, pointait le manque de discernement “psychologique” de l’exécutif : “le député LR est polytraumatisé, il a gagné des circonscriptions ingagnables, ses électeurs sont très remontés contre la réforme : il ne veut pas retourner aux élections !” Sous-entendu : il lui aurait été trop difficile d’assumer un soutien de la réforme dans sa circo en cas de nouveau scrutin.

Le député MoDem Philippe Vigier, qui poussait à fond pour aller au vote, s’est ému de cet impair lors de la réunion de l’intergroupe de la majorité qui a suivi le déclenchement du 49.3. Après coup, il confirmait à Playbook : “Le fait qu’on fasse planer le doute d’une dissolution a fait peur à certains LR. Je ne le reproche pas à Emmanuel Macron mais à tous ceux qui ont fait planer cette menace mercredi soir”.

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