En invitant à l’Elysée 200 personnes : rapatriés, harkis, militaires, appelés, militants pour l’indépendance de l’Algérie, familles de Disparus, juifs d’Algérie, dont il qualifie des histoires d’incomparables, singulières, irréductibles, Emmanuel Macron n’en finit pas de "ratisser large" à la veille de l’élection présidentielle.
Le Président plaidant pour un "apaisement" des mémoires sur les deux rives de la Méditerranée, qualifie son cheminement depuis son élection en 2017 de "très imparfait", qui cependant serait un "parcours de reconnaissance consistant à mettre fin à des dénis et des silences".
Une fois encore, ce 19 mars 2022, le président de la République se livre à un exercice d’équilibriste déséquilibré.
Prétendre aujourd’hui que le 19 mars 1962 n’est "ni le début de la paix, ni la fin de la guerre", pourrait laisser à penser que cette date ne devrait plus être commémorée.
Et bien non ! Il réunit 200 personnes à l’Elysée pour commémorer cette paix qui ne commença jamais, balayée par cette guerre qui ne sut pas finir. Il s’enlise davantage en énumérant tous ses actes déguisés de repentance envers l’Algérie : Maurice Audin, Ali Boumendjel, ouverture des archives, et toutes les initiatives lancées sur la base d’un rapport confié au seul Benjamin Stora comme notamment le Musée de la France et de l’Algérie à Montpellier,...
Enfin, prétendre "espérer que ce travail pourra être continué par l’Algérie" plutôt que de l’exiger, est un affront fait aux victimes du FLN et à leurs familles. 60 ans après ces drames, n’était-ce pas le moment pour le Président, de réclamer l’ouverture des archives algériennes et la reconnaissance par ce pays de ses crimes et de ses massacres ?
En commémorant le 19 mars, sans le vouloir, Emmanuel Macron, président-candidat, s’est hissé au sommet de l’absurde et de la supercherie.
Suzy SIMON-NICAISE
Présidente nationale du Cercle algérianiste
19 mars 2022
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