mardi 20 août 2024

Madagascar : La biodiversité en péril, le gouvernement face à ses responsabilités Par voi2023 le 20 août 2024 La préservation de la biodiversité à Madagascar, gravement menacée par le trafic d’espèces sauvages et la corruption, repose désormais sur la détermination du gouvernement. Un engagement politique ferme et une coopération internationale accrue sont essentiels pour inverser la tendance. Un forum crucial pour la protection de la biodiversité malgache Madagascar, reconnu mondialement pour sa biodiversité exceptionnelle, accueille actuellement le deuxième forum sur la lutte contre la corruption et le trafic d’espèces sauvages. Cet événement rassemble des experts nationaux et internationaux, des représentants du gouvernement, des ONG, ainsi que des partenaires techniques. Au cœur des discussions, deux enjeux majeurs : combattre la corruption, moteur principal des trafics illicites, et protéger les espèces menacées, en particulier les tortues malgaches, symboles d’un écosystème en danger. Le commerce illégal des tortues, une menace écologique Les tortues malgaches, notamment les tortues étoilées (Astrochelys radiata) et les tortues à soc (Astrochelys yniphora), figurent parmi les espèces les plus durement touchées par le commerce illégal. Très prisées sur le marché noir international, en particulier en Asie et au Moyen-Orient, ces tortues sont vendues à des prix exorbitants, alimentant un trafic destructeur pour l’équilibre écologique de l’île. Malgré des saisies spectaculaires, les réseaux de trafiquants prospèrent, souvent protégés par une corruption endémique qui gangrène les administrations locales et les services douaniers. « La situation est alarmante », a déclaré un intervenant du forum, soulignant que « chaque tortue volée représente une perte irremplaçable pour le patrimoine naturel de Madagascar. » Corruption et trafic : un tandem mortel pour la conservation La corruption est l’un des plus grands obstacles à la lutte contre le trafic d’espèces sauvages à Madagascar. Des fonctionnaires corrompus facilitent le passage illégal des animaux en fermant les yeux sur les cargaisons suspectes ou en assurant aux trafiquants un passage sans encombre aux frontières. Lors du forum, plusieurs experts ont souligné la nécessité d’une réforme en profondeur des institutions et la mise en place de mécanismes de contrôle plus stricts. « Sans une volonté politique forte et une transparence accrue, nous ne pourrons pas enrayer cette corruption qui alimente le trafic », a averti un participant. Le renforcement des collaborations entre les différents acteurs, y compris les ONG et la société civile, est également perçu comme un levier essentiel pour améliorer l’efficacité des actions contre la corruption. Un engagement renouvelé pour la biodiversité Le forum a permis de mettre en lumière non seulement les progrès réalisés, mais aussi les défis persistants. Parmi les propositions avancées figurent la création d’unités spéciales dédiées à la lutte contre le trafic d’espèces sauvages, la formation continue des forces de l’ordre et des douaniers, ainsi que l’application de sanctions plus sévères contre les contrevenants. « Il est impératif d’impliquer davantage les communautés locales dans ces efforts de conservation », a déclaré un expert, ajoutant que « offrir des alternatives économiques viables aux populations locales est crucial pour réduire le braconnage. » Le forum a également servi de plateforme pour renouveler l’engagement des différents acteurs dans cette lutte essentielle pour la conservation de la biodiversité unique de Madagascar, mais aussi pour l’avenir des générations futures. Les tortues malgaches, désormais symboles de la bataille contre le commerce illégal d’espèces, attendent que le gouvernement prenne des mesures concrètes pour mettre fin à ce fléau. La responsabilité incombe désormais aux autorités. Fitiavana HARISOA

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