L’esprit critique, c’est la santé
Chère lectrice, cher lecteur,
L’univers numérique a transformé notre langue.
Ainsi, le mot avatar, tiré du sanscrit signifiait « incarnation divine ». Mais dans la langue courante, il avait fini par prendre le sens de « mésaventure ».
Eh bien, il a plus ou moins repris son sens originel, puisqu’il signifie désormais « incarnation numérique ».
Ainsi, si votre fils ou votre petit-fils vous dit avoir « améliorer son avatar », cela n’a pas grand-chose à voir avec le dieu Vishnou.
Mais il y a plutôt des chances qu’il se soit servi de votre carte bleue pour acheter des vêtements et des accessoires clinquants au personnage qu’il incarne dans son jeu préféré.
Il en va de même pour le troll qui, au même titre que nos dieux païens, avait fini par être réduit à l’état de farfadet, et même de figurine à cheveux verts, bleus ou roses que l’on accrochait à notre porte-clefs.
Or le troll a fini par infester tout notre univers numérique, au point de polluer nos vies.
« Ne nourrissez pas les trolls »
Or le troll originel (avec le tréma) est un authentique monstre de la mythologie nordique, une puissance tellurique primordiale, et plus encore que les ogres de nos contes, un être cruel à l’appétit insatiable.
C’est ce sens qui a été repris à l’ère numérique, quand sur les espaces de discussion, on trouve toujours des personnes qui tiennent des propos sciemment provocants, voire insultants, et toujours hors sujet.
On appelle ces êtres déplaisants des « trolls », et il est recommandé, en absence de modérateurs pour les bannir, de ne pas engager la discussion avec eux, car c’est précisément ce qu’ils veulent : casser la discussion en cours et montrer qu’ils ont raison à tout prix.
Le mépris de bon aloi qu’il convient donc d’afficher à leur encontre tient donc dans cette phrase : « ne nourrissez pas les trolls », car les êtres malveillants et égocentriques se nourrissent de l’attention des autres.
Hélas, il ne me semble pas que ces personnes soient les plus nocives. Après tout, à part faire naître en vous des émotions déplaisantes, vous les oublierez bien vite. À ceci près…
À ceci près que les pires trolls sont ceux qui s’adressent aujourd’hui à vous à travers les canaux de communication autorisés.
On les appelle les chaînes d’information en continu.
Ces vampires de la bonne humeur
La santé est la pierre angulaire de l’existence, et tout peut s’y rapporter.
Les sentiments négatifs, tels que la colère, la haine, la crainte, l’angoisse et même la panique sont des émotions naturelles.
Elles n’ont rien de dangereux en elles-mêmes si on arrive à les sublimer, à les dépasser, et qu’on ne les laisse pas couver longtemps.
Discuter avec des gens qui partagent vos sentiments et qui ne s’en offusquent pas, c’est important.
Faire de l’exercice pour évacuer la frustration est essentiel aussi, de même que méditer pour retrouver un calme sain.
Car c’est très mauvais pour la santé que d’entretenir des sentiments négatifs sans pouvoir les chasser de son esprit.
Des gens qui ne cherchent qu’à susciter de votre part que des sentiments négatifs, non par souci du vrai, mais seulement pour voler votre attention – ces trolls, vous cherchez à les éviter à tout prix dans la vie réelle.
Pourtant, dans la vie numérique, ils sont légion : c’est même le fonds de commerce des chaînes d’information en continu.
Elles ne cherchent qu’à vous effrayer sans vous éclairer sur les causes ou les solutions de la peur qu’elles instillent.
Encore pire, elles se complaisent dans la panique, qui est le nanan du journalisme contemporain : la garantie qu’une fois sous le choc, vous ne décollerez plus les yeux de l’écran, hébété, transi.
Voilà pourquoi il est indispensable de se libérer régulièrement du pouvoir de l’image mobile et de ne pas rester devant la télévision ou les réseaux sociaux plus de 2 ou 3 heures par jour.
Car ces « troll », à force d’entretenir des sentiments négatifs, ont tôt fait de nuire à votre santé morale, puis à votre santé toute courte.
C’est donc une hygiène de l’esprit (et du corps) que de savoir décrocher de l’information, même si une information critique, comme celle que nous essayons de vous apporter, reste essentiel.
La panique rapporte gros
La crise économique est là depuis 15 ans. Cela se voit notamment du point de vue artistique. Aucun courant majeur n’est apparu, peu d’œuvres majeures ont été réalisées. L’Histoire stagne.
Pour que l’économie ne s’effondre pas, et surtout, quelle demeure entre les mains de ces financiers qui se retrouvent au forum de Davos, les États ont emprunté encore et encore, de façon à mettre la poussière sous le tapis !
Mais au bout d’un moment, quand il y a trop de poussière sous le tapis, ce n’est plus un tapis. C’est un tas de poussière avec un bout de tissu au sommet.
Donc nous nous retrouvons dans une situation très étrange.
D’un côté, il n’est pas inutile d’avoir peur, car, si demain les monnaies occidentales s’effondrent, il vaut mieux avoir fait des réserves de toutes sortes de nutriments pour éviter d’avoir faim et de tomber malade.
C’est indubitable : une économie aussi internationalisée que la nôtre est en train de vaciller, et je ne fais pas confiance à ceux qui nous ont mis dans cette panade pour nous en sortir.
Mais de l’autre côté, dans leur passion pour le profit, on voit des supermarchés qui se mettent à vendre des rations de survie, comme au Canada par exemple.
On cherche donc aussi à faire du profit sur la panique qu’on vous instille.
La crise économique que nous avons vécu arrive à son terme. Ceux qui ont prévu le coup subiront moins ses effets que ceux qui n’ont pas pu ou voulu anticiper.
C’est un phénomène qui s’est produit tellement de fois dans l’histoire que je serais bien incapable de les compter. L’essentiel, c’est votre santé, avant toute autre chose.
Gardez un environnement physique et psychologique sain, continuez à faire de l’exercice, prenez les informations avec le maximum d’esprit critique, et faites-vous rire au moins une fois par jour !
Car le meilleur moyen de faire face, quand la tempête arrive, c’est de garder son calme et la maîtrise de ses facultés.
Portez-vous bien,
Dr. Thierry Schmitz
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire