samedi 6 septembre 2025
Une page d'histoire étouffée ?
LE MARCHÉ AUX ESCLAVES BLANCS D’ALGER :
DU BÉTAIL CHRÉTIEN VENDU AUX ENCHÈRES
📍Le principal marché aux esclaves se trouvait au cœur de la Casbah d’Alger, à proximité de la mosquée Ketchaoua. Il était connu sous le nom de Souk el-Ghazal ou Souk El-Djemaa, selon les périodes.
D’autres points de vente et d’exposition étaient situés près du port, pour accueillir les cargaisons humaines fraîchement débarquées des galères corsaires.
👨🦰 Qui étaient les esclaves vendus à Alger ?
Des Européens chrétiens : hommes, femmes, enfants.
Capturés lors des razzias barbaresques en Méditerranée : villages corses, provençaux, sardes, espagnols, napolitains… jusqu’à l’Islande !
Les victimes étaient blanches, chrétiennes et souvent pauvres, ce qui les rendait sans défense et peu susceptibles d’être rachetées rapidement.
🪙 Fonctionnement du marché : UNE INDUSTRIE À GRANDE ÉCHELLE
Les captifs étaient exhibés publiquement, comme du bétail, parfois nus, pour être inspectés.
- L’acheteur vérifiait la dentition, la musculature, la santé, l’état de docilité.
- Les femmes jeunes et belles étaient les plus chères : réservées aux harems, à la domesticité ou au concubinage forcé.
- Les hommes robustes étaient affectés aux travaux forcés : galères, carrières de pierre, construction navale.
- Les enfants étaient parfois éduqués dans l’islam pour devenir serviteurs fidèles ou "mamelouks".
📉 Les prix :
Le prix d’un esclave européen dépendait de sa force, de son utilité, ou du prestige lié à sa possession.
- Un esclave robuste valait jusqu’à 1 000 piastres d’or.
- Une jeune femme vierge pouvait atteindre des prix exorbitants auprès des notables locaux.
🕌 ESCLAVAGE ET ISLAM : Une légitimation théologique
Les captifs chrétiens étaient considérés comme des infidèles (kouffars).
Dans la tradition juridique musulmane (fiqh), il était permis de réduire les non-musulmans en esclavage s’ils étaient capturés au combat ou lors de razzias.
Les razzias barbaresques étaient donc religieusement justifiées, notamment comme formes de djihad maritime.
✝️ Tentatives de rachat : Les ordres religieux européens
Certaines familles ou ordres religieux (Trinitaires, Rédemptoristes…) tentaient de racheter les captifs en échange d’énormes rançons.
Mais beaucoup mouraient avant que leurs proches ne réunissent la somme.
👉 Les rançons faisaient partie intégrante du modèle économique de la Régence d’Alger.
😡 Une barbarie oubliée : Pourquoi ce silence ?
- Pas "vendeur" dans les manuels scolaires ?
- Pas compatible avec le mythe du "gentil colonisé » ?
Et surtout : les victimes étaient blanches et chrétiennes, donc "pas prioritaires" dans le narratif actuel.
📜 Témoignages d'époque :
Le moine espagnol Diego de Haedo (XVIe s.) décrit les marchés d’Alger comme des enfers à ciel ouvert :
"On y vend les captifs comme on vend des chèvres. Des vieillards en pleurs, des enfants hurlant après leurs mères, des femmes traînées par les cheveux sous les coups."
L’écrivain anglais Thomas Pellow, esclave à Salé pendant 23 ans, raconte :
"On nous alignait comme des meubles. Le regard des marchands était froid, bestial. Nous n’étions rien d’autre que des marchandises humaines."
Le célébrissime écrivain ESPAGNOL CERVANTES fut capturé avec son frère par les musulmans et furent enfermés de 1575 à 1580, puis libérés grâce à une rançon colossale.
⚖️ CONCLUSION :
Le marché aux esclaves blancs d’Alger fut l’un des plus cruels et industrialisés d’Europe.
Pendant trois siècles, des milliers d’Européens y ont été vendus, brisés, humiliés dans l’indifférence quasi totale.
Quand est-il aujourd’hui ?
Le déni, l'amnésie, l'étouffoir...
- Aucun mémorial.
- Aucune repentance.
- Aucune reconnaissance officielle l'omerta de tous côtés...
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