vendredi 30 juin 2023

 

Contre-offensive ukrainienne, 17 510 tués : Kiev devrait négocier…

29 juin 2023 Jacques Guillemain International 23

 

Mutinerie ou pas, l’hécatombe continue au même rythme.

Alors que la pitoyable presse française s’est vautrée dans le ridicule en annonçant prématurément le chaos en Russie et la fin de partie pour le tsar Poutine, voyant dans le putsch de Prigojine la promesse d’un retournement sur le front et d’une future victoire ukrainienne, voici les derniers chiffres de la contre-offensive de Kiev, fournis par Marc Legrand.

Du 4 au 27 juin, les pertes ukrainiennes s’élèvent à 17 510 tués. 

Les combats s’intensifient sur tout le front, mais aucune réelle percée ukrainienne n’a pu aboutir, tant les défenses russes sont redoutables.

Le suicide ukrainien continu, les pertes totales, tués et blessés, tournant toujours autour de 1 500 soldats sacrifiés quotidiennement, sans la moindre perspective de victoire.

Ce mardi, Kiev a perdu 1 370 soldats, dont 630 tués et 740 blessés.

Le temps des négociations est venu.

Poutine a déclaré à plusieurs reprises qu’il était prêt à négocier avec Biden, mais pas avec les seconds couteaux européens, qui ne décident de rien et se contentent d’aboyer avec le chef de la meute otanienne.

La France a raté l’occasion de s’affirmer en tant que puissance d’équilibre au profit de la paix.

Mais Macron a fait le choix de se coucher devant Biden, devenant le plus teigneux leader de l’escalade, après que Poutine a mis fin au double jeu élyséen.

Face au vieux renard Poutine, Macron est un perdreau de l’année.

Mais dans le camp occidental, il n’y a pas encore de réponse officielle à Moscou, alors que l’opinion américaine commence à se lasser de cette guerre qui s’éternise, ne faisant que renforcer la Russie et saigner l’Ukraine, tout en laissant planer le spectre d’une Troisième Guerre mondiale avec son risque nucléaire.

Il est vrai que pour les têtes brûlées qui ont cru ne faire qu’une bouchée de l’Ours russe, sortir du bourbier en sauvant la face n’est pas simple. C’est même mission impossible et il faudra bien se plier aux réalités.

Difficile d’expliquer la victoire de Moscou après 16 mois de propagande antirusse.

Difficile de négocier aux conditions de Poutine, alors que son armée est présentée comme un ramassis de bons à rien et que le tsar est traité de boucher et de criminel de guerre passible de la CPI.

Difficile d’annoncer la défaite au peuple ukrainien après lui avoir promis la victoire grâce au soutien illimité de l’Otan.

Difficile d’annoncer à l’orgueilleux peuple américain que l’Alliance subit une nouvelle débâcle après la débandade de Kaboul.

Difficile de dire aux Européens que leur ruine économique fait partie des dégâts collatéraux imprévus.

Difficile d’endosser la responsabilité des 500 ou 600 000 tués et blessés ukrainiens, sacrifiés en pure perte.

Difficile de justifier les 120 milliards de dollars engloutis dans une guerre ingagnable.

Difficile de reconnaître que la Russie sort renforcée de cette guerre, avec des gains territoriaux conséquents et une indéniable aura auprès des adeptes du monde multipolaire.

Bref, pour avoir fanfaronné et sous-estimé la puissance de la Russie et la détermination de son peuple, les intégristes otaniens ont bien du mal à avaler la défaite.

Ils devront pourtant s’y résigner car l’Otan n’a aucune chance de l’emporter, ni militairement, ni sur le plan économique.

Quant à l’espoir d’une révolution de palais en Russie, il vient de s’évanouir ce week-end.

Toute l’armée et tout le peuple sont derrière Poutine, qui sort renforcé de l’épreuve.

Il n’y a donc plus aucune issue favorable pour l’Otan.

Tôt ou tard, il faudra bien que la paix se fasse aux conditions du tsar.

Je ne pense pas que l’Ukraine puisse perdre autant de soldats quotidiennement jusqu’aux élections américaines.

Je ne comprendrai jamais comment l’Occident a pu sous-estimer à ce point les capacités de l’armée russe et la détermination de Poutine.

Le 24 février 2022, pas un seul leader otanien n’a cherché à calmer le jeu, pas un seul n’a œuvré pour la paix.

Tous, absolument tous, sont devenus des antirusses enragés.

Le résultat est à la hauteur de leur stupidité et de leur incompétence criminelle.

Américains et Européens sont responsables et coupables de cette boucherie démentielle.

Il suffisait d’écouter Poutine et de respecter les accords de Minsk pour éviter la guerre. L’Histoire jugera.

Jacques Guillemain

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