vendredi 23 juin 2023

 par Moon of Alabama

La contre-offensive de l’Ukraine a échoué et elle n’a aucune chance de remporter la guerre.

Sa meilleure chance de survivre encore un certain temps est de construire plusieurs nouvelles lignes de défense et de se replier sur celles-ci. Au lieu de cela, elle continue d’attaquer sur de trop nombreux fronts, avec peu de gains et des pertes importantes.

Hier, le président russe Vladimir Poutine a discuté de la situation avec son Conseil de sécurité.

Nikolaï Patrouchev, le secrétaire du Conseil, a fait état des pertes ukrainiennes :

«À ce jour, nous disposons des statistiques suivantes. Du 4 au 21 juin, nous avons détruit 246 chars, dont 13 chars occidentaux, ainsi que 595 véhicules blindés de combat et voitures blindées. Sur ce nombre, nous avons détruit 152 véhicules de combat d’infanterie, dont 59 modèles occidentaux, ainsi que 443 autres véhicules blindés de combat. Nous avons détruit 279 systèmes d’artillerie de campagne et mortiers, dont 48 systèmes occidentaux. Nous avons également détruit 42 systèmes de roquettes à lancement multiple, 2 systèmes de missiles sol-air, 10 chasseurs tactiques, 4 hélicoptères, 264 drones et 424 véhicules à moteur».

Ces chiffres sont légèrement inférieurs aux sommes figurant dans ma feuille de calcul, telles qu’elles sont indiquées dans le rapport quotidien du ministère russe de la Défense. Je pense que les chiffres de Patrouchev datent probablement de quatre ou cinq jours. Patrouchev estime à 13 000 le nombre d’Ukrainiens morts sur tous les fronts. C’est à nouveau un peu en dessous de mes calculs et probablement en retard sur le temps.

Poutine interroge alors son ministre de la Défense, Sergei Choïgou :

«Vladimir Poutine : Je vois. M. Choïgou, nous savons que l’ennemi va recevoir des équipements occidentaux supplémentaires. Que pense le ministère de la Défense des menaces qui pèsent sur lui ?

Sergueï Choïgou : En ce qui concerne les livraisons actuelles et prévues d’équipements militaires, il est prévu de fournir 250 chars, notamment environ 120 Léopards et 31 Abrams, tout au long de l’année 2023. Il y a également 95 chars T-72 qui ont été récupérés dans le monde entier. Voici ce que nous savons des livraisons prévues.

Il est prévu de livrer 983 véhicules blindés de combat au cours de l’année 2023. Au total, 822 véhicules, soit le gros de la cargaison, notamment 740 modèles occidentaux, devraient arriver au cours des troisième et quatrième trimestres.

En effet, on constate également que tous les arsenaux, accumulés par l’Union soviétique et les pays de l’ancien bloc socialiste, sont aujourd’hui pratiquement épuisés. On peut en dire autant des anciennes ressources ukrainiennes.

L’objectif est de livrer 273 systèmes d’artillerie de 155 mm d’ici à 2023. C’est plus de deux fois moins que ce qui a été livré jusqu’à présent».

Cela semble beaucoup, mais Choïgou fait ensuite cette évaluation :

«Dans le contexte des pertes, énumérées par M. Patrouchev, et en tenant compte des développements antérieurs, nous réalisons maintenant que la quantité, qui doit être livrée tout au long de 2023, ainsi que les armes qui ont déjà été livrées, n’affectera pas sérieusement le cours des hostilités. En outre, la plupart des véhicules blindés et des véhicules de combat appartiennent à la génération précédente, voire à une génération antérieure. Par ailleurs, leur blindage est faible et inefficace par rapport à l’équipement moderne. Monsieur le Président, nous ne voyons pas de menaces ici, d’autant plus que nous accumulons activement des équipements de réserve et du personnel de service».

C’est une bonne nouvelle. Pour les Russes. Pour l’armée ukrainienne, cela signifie qu’elle recevra à nouveau autant que ce qu’elle a perdu au cours des trois dernières semaines, à l’exception de l’artillerie qui est déjà rare et qui le sera encore plus à l’avenir. Mais combien de temps cela durera-t-il si l’armée ukrainienne continue d’attaquer ?

La Russie continue de développer son armée et crée de nouvelles unités militaires. Selon Choïgou, celles-ci ont déjà reçu 3786 pièces de matériel militaire et reçoivent chaque jour 112 unités supplémentaires. Je suppose qu’il s’agit de «choses qui tirent ou qui roulent», c’est-à-dire des canons et des véhicules blindés de toutes sortes. Il ne s’agit pas uniquement de matériel neuf, mais aussi d’équipements de dépôt rénovés et mis à niveau. Mais par rapport à ce que l’Ukraine recevra encore, les chiffres sont tout simplement énormes.

La Russie a maintenant deux choix. Elle peut passer à l’attaque, comme elle le fait actuellement près de Koupiansk, ou elle peut attendre sur les lignes actuelles jusqu’à ce que l’Ukraine ait lancé tout ce nouveau matériel contre elle.

Il est fort probable que nous assistions à un mélange des deux. La Russie peut rester discrète dans le sud où elle dispose de bonnes positions et attaquer dans le nord où les milices ukrainiennes tentent d’effectuer des raids frontaliers sur la Russie. Une vaste zone de sécurité à cet endroit mettrait fin à ces absurdités.

source : Moon of Alabama

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