samedi 4 janvier 2025

International L’Union Européenne face à la crise de la démocratie : le règne vacillant d’Ursula von der Leyen En juin 2024, après les élections européennes, Ursula von der Leyen, surnommée « Reine Ursula », s’est déclarée triomphante. Forte de la victoire de son parti, le Parti Populaire Européen (PPE), elle a affirmé que le « centre tenait bon » face aux « extrêmes » de gauche et de droite. Mais derrière cette déclaration se cache une réalité bien plus complexe : un Parlement européen en pleine mutation et une gouvernance européenne de plus en plus critiquée pour ses pratiques antidémocratiques. Un Parlement bouleversé par une montée conservatrice Si le PPE et les Socialistes & Démocrates (S&D) ont conservé leur domination au Parlement, leurs alliés traditionnels, les Verts et Renew, ont subi une défaite cinglante. Pendant ce temps, les blocs conservateurs, comme les Patriotes pour l’Europe (PfE), les Conservateurs et Réformistes européens (ECR) et le groupe Identité et Démocratie (ID), ont enregistré des gains spectaculaires, représentant désormais 26 % des sièges, à égalité avec le PPE. Ce basculement marque un tournant dans la politique européenne. Cependant, la réponse de von der Leyen et de sa « coalition Ursula » a été de maintenir un cordon sanitaire autour des Patriotes, le troisième groupe du Parlement, en violant même les règles internes de représentation démocratique. Cette exclusion flagrante des conservateurs, tout en surreprésentant des groupes plus petits de gauche, illustre une dérive antidémocratique préoccupante. Une réélection controversée La réélection de von der Leyen à la tête de la Commission européenne en juillet a mis en lumière les fragilités du « centre ». Face à la perte de sièges de sa coalition (PPE, S&D, Renew), elle a dû négocier des soutiens externes. Plutôt que de se tourner vers les conservateurs du groupe ECR, elle a choisi de collaborer avec les Verts, déjà critiques envers elle pour ses concessions symboliques sur le climat. Cette décision a révolté Giorgia Meloni, leader italienne et figure montante de la droite européenne. Les électeurs, ayant voté pour un Parlement plus conservateur, se sont retrouvés face à une coalition encore plus à gauche, exacerbant le sentiment d’un déni démocratique. La gestion des comités parlementaires a également révélé la fragilité de von der Leyen. Tandis que l’ECR obtenait des sièges au Bureau et dans 13 comités, les Patriotes se voyaient complètement exclus, malgré leur poids considérable. Cette manœuvre politique, visant à isoler des figures comme Viktor Orbán, Marine Le Pen ou Matteo Salvini, a dévoilé l’incapacité du centre à traiter équitablement avec ses adversaires. Cette politique d’exclusion a conduit les Patriotes à porter plainte devant la Cour de justice de l’Union européenne, mettant ainsi en lumière les abus de pouvoir de la coalition centriste. Quelle que soit la décision de la cour, le mal est fait : la crédibilité des institutions européennes en tant que défenseurs de la démocratie est irrémédiablement entamée. La formation d’une Commission sous pression Les négociations pour former la nouvelle Commission européenne ont été un autre défi pour von der Leyen. Afin de regagner la confiance de Meloni et des conservateurs, elle a proposé Raffaele Fitto, membre de l’ECR, comme vice-président exécutif. Cette concession a déclenché une vive opposition de la gauche, menaçant de faire tomber la Commission avant même qu’elle ne commence à travailler. Après des semaines de négociations tendues, le collège des commissaires a été approuvé, mais avec un soutien historiquement faible (54 % des voix). Cet épisode a démontré à quel point la stabilité du centre repose sur des bases fragiles. La gestion des élections et de la nouvelle législature a mis en lumière plusieurs failles dans le système démocratique de l’Union européenne : Un Parlement biaisé : La représentation démocratique est entravée par des règles internes injustes, excluant les conservateurs tout en surreprésentant les petits groupes de gauche. Un exécutif affaibli : La Commission européenne est dirigée par une présidente réélue grâce à des manœuvres politiques, et non par un soutien populaire ou parlementaire solide. Un manque de crédibilité : L’image des institutions européennes comme garantes de la démocratie est sérieusement écornée, tant auprès des électeurs qu’au sein des États membres. Vers une pression accrue en 2025 La montée des conservateurs et les maladresses du centre européen signalent un changement profond dans la politique de l’Union. Alors que von der Leyen lutte pour maintenir son autorité, les forces conservatrices continuent de gagner en influence, promettant de transformer la dynamique à Bruxelles. L’année 2025 pourrait bien être décisive. Tandis que les élites européennes tentent désespérément de contenir ce qu’elles perçoivent comme une menace, les citoyens européens réclament un véritable renouveau démocratique. Le centre, loin de tenir, pourrait bien s’effondrer sous la pression d’un retour à la souveraineté populaire. Illustration : DR [cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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