mercredi 26 février 2025

Quand la réalité niée conduit au cauchemar par le " Général (2s) Antoine Martinez" !!! Le titre de cette tribune reprend dans son esprit celui de l'étude publiée le 20 juillet 2022 (cf. ukraine-russie-du-fantasme-a-la-realite.pdf ), étude complétée par le point établi un an après le déclenchement de l'opération militaire russe (cf. Ukraine-Russie, un an de conflit ). Il confirme les propos prédictifs formulés alors à partir d'une grille d'analyse reposant sur un simple bon sens qui a beaucoup manqué à la très grande majorité des dirigeants européens qui n'ont pas su éviter le piège d'une guerre par procuration entre deux grandes puissances nucléaires, les Etats-Unis et la Russie, et qui ont négligé totalement les intérêts de l'Europe et des peuples européens. Dans cet aveuglement généralisé, la France a, pour sa part, alors qu'elle présidait l'Union européenne (UE) au cours du premier semestre 2022, manqué un rendez-vous historique. La réalité reprend soudainement ses droits dans une période d'accélération de l'Histoire et le constat est aujourd'hui, après trois ans de guerre, brutal pour certains et le réveil sera douloureux pour beaucoup. En effet, une certitude s'impose cruellement après trois ans d'une guerre qui n'aurait jamais dû avoir lieu : la stratégie d'isolement du président russe méticuleusement orchestrée par les Etats-Unis, version Clinton/Obama/Biden, et accompagnée servilement par l'UE, a volé en éclat après l'entretien téléphonique du 12 février dernier entre Donald Trump, ayant pris ses fonctions le 20 janvier, et Vladimir Poutine. Ce changement radical de la situation peut être perçu comme prometteur pour envisager, enfin, un retour de la diplomatie scandaleusement écartée avant même le 24 février 2022. Mais ce changement est avant tout un véritable séisme pour l'UE et l'OTAN et constitue même pour de nombreux de ses dirigeants une première humiliation dans la mesure où leurs « certitudes » viennent de se fracasser sur le mur de la réalité qu'ils ne pouvaient pas anticiper puisqu'ils la niaient. L'élection de Donald Trump, indéniablement à l'origine de ce bouleversement, n'avait pas été imaginée car ils étaient certains, autre « certitude », de la victoire de Kamala Harris qu'ils soutenaient sans retenue contre Donald Trump accusant, par ailleurs, la Russie d'ingérence dans les élections en Géorgie et en Roumanie. Au-delà d'une frustration compréhensible, ce bouleversement a provoqué une véritable panique entraînant des déclarations contradictoires et révélé des désaccords de fond lors du conseil de sécurité de Munich ou du sommet d'urgence sur l'Ukraine de Paris qui n'ont abouti, en fait, qu'à mettre en lumière la division des dirigeants européens sans vision stratégique commune. S'agissant du sommet de Paris, aucune décision formelle n'a été prise et des désaccords ont été évoqués notamment sur le déploiement de troupes en Ukraine. L'arrivée à ce sommet de Giorgia Meloni avec un retard de près d'une heure pourrait d'ailleurs être considéré comme une manifestation de désaccord de sa part sur l'opportunité ou, du moins, sur les modalités d'organisation de ce sommet. Pourquoi, en effet, le président français n'a-t-il pas plutôt opté pour la convocation d'un conseil européen extraordinaire ? Poser la question c'est probablement y répondre car certains représentants d'Etats de l'UE absents à ce sommet n'ont pas hésité à qualifier ses participants (7 pays sur 27 + 2 dirigeants de l'UE) de partisans de la guerre n'ayant cessé depuis le début de jeter de l'huile sur le feu. On le constate, la frustration et l'affolement qu'elle provoque conduisent ces dirigeants à multiplier, à présent, tous types d'initiatives – même les plus absurdes – dans le but d'occuper l'espace médiatique en brandissant la peur et les fantasmes (comme cela a déjà été fait afin de soumettre les citoyens lors de la crise du covid) pour nuire au dialogue qui s'établit entre les présidents américain et russe. L'établissement de ce dialogue vient contrarier sérieusement les partisans de la poursuite de la guerre, peu soucieux des intérêts de leurs peuples, et aboutit fatalement à une autre humiliation puisqu'à peine un mois après l'investiture du président américain, une première rencontre au niveau des chefs de la diplomatie s'est tenue entre Américains et Russes à Riyad, en Arabie saoudite. Cela démontre au passage que si les relations internationales ont toujours éré régies par le rapport de forces, il est fortement conseillé de laisser la diplomatie – non pas celle à ciel ouvert, par nature contre-productive, pratiquée scandaleusement en début d'année 2022, mais celle de l'ombre et de la discrétion – jouer pleinement son rôle. La rapidité de la tenue d'une telle réunion à un tel niveau a manifestement provoqué l'affolement de l'UE et de ses membres les plus engagés contre la Russie pris de court et craignant d'être ignorés et écartés des futures négociations. Il faut cependant rester prudent et lucide car ce premier pas, engagé par Donald Trump, avait pour but d'essayer, après trois ans de dialogue rompu, de s'assurer, après leur entretien téléphonique, de la sincérité de Vladimir Poutine sur la recherche de solutions pour la paix et d'établir une véritable normalisation des relations entre les Etats-Unis et la Russie. On peut d'ores et déjà affirmer sans se tromper que cette normalisation se fera au détriment des Européens. C'est d'ailleurs la raison de l'affolement de ces derniers, en particulier des partisans de la poursuite de la guerre qui réalisent, un peu tard, qu'avoir entretenu, sous la houlette de l'administration américaine précédente, un conflit qui n'aurait pas dû avoir lieu aura des conséquences dramatiques pour l'Ukraine, ce qui était prévisible depuis le début. Quant à l'UE, que ce soit à sa tête ou au niveau des dirigeants des Etats membres les plus bellicistes qui continuent de tenir un discours de guerre, alors que se présente une opportunité d'arrêter le massacre, ils seront les dindons de la farce et seront obligés de manger leur chapeau. Un véritable cauchemar ! Cela dit, cette réunion des responsables américains et russes de la diplomatie n'est qu'une première étape dans le rétablissement de leurs relations. Les discussions tenues sont probablement restées générales et doivent permettre de désigner des équipes d'experts de haut niveau, en élargissant le processus à la participation des Européens qui seront mis sous pression, pour commencer à travailler sur une issue du conflit en Ukraine. Il est possible cependant que des réunions soient tenues sans ces derniers. Cela devrait donc prendre du temps, probablement plusieurs mois, le temps de la diplomatie n'étant pas celui des médias. Une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine semble donc prématurée à ce stade. S'agissant de l'Ukraine, elle ne pouvait pas gagner cette guerre car la Russie, elle, ne pouvait pas la perdre. C'est une question de bon sens et cela était prévisible. Son sort était, en fait, scellé dès le 24 février 2022 avec l'intervention militaire russe engagée en réaction aux bombardements intensifs et sans répit déclenchés par Kiev, une huitaine de jours plus tôt, sur les populations du Donbass, bombardements qui devaient précéder une vaste opération militaire de nettoyage pour neutraliser les velléités d'autonomie réclamée par les habitants de cette région. Beaucoup d'erreurs ont été commises depuis la fin de la Guerre froide, avec l'élargissement continu de l'OTAN vers l'Est, et en particulier dans les derniers mois, voire semaines qui ont précédé l'opération russe. Il ne faut pas oublier que le coup d'Etat de Maïdan de 2014, fomenté par la CIA (cf. Victoria Nuland « Fuck EU ») avait entraîné le renversement du président ukrainien pro-russe, les Occidentaux n'ayant curieusement jamais évoqué une ingérence étrangère dans les affaires d'un pays souverain. Cette ingérence est pourtant à l'origine d'une véritable guerre civile qui a provoqué 14 000 morts dans l'indifférence la plus totale et un silence assourdissant des dirigeants et des médias occidentaux. Alors, ne pas avoir voulu tenir compte des réalités, avoir menti aux Ukrainiens, les avoir encouragés dès le début à ne pas négocier et au contraire à faire la guerre, leur avoir fait croire qu'ils gagneraient avec l'aide occidentale est monstrueux et criminel. La grande majorité des dirigeants occidentaux, qui ont suivi aveuglément les Etats-Unis qui abandonnent aujourd'hui leur « protégé » en scellant définitivement son triste sort, sont responsables de l'amputation inéluctable à venir du territoire de l'Ukraine et des pertes humaines considérables. En outre, ce pays n'entrera jamais dans l'OTAN. Résultats catastrophiques au regard de l'aide financière et matérielle des pays occidentaux. Un vrai cauchemar ! Quant au cas personnel du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le réveil est douloureux et son avis ne comptera absolument pas dans les futures négociations pour la paix. Il pourrait même devenir gênant pour la nouvelle administration américaine et être poussé vers la sortie. Une fin peu glorieuse pour un président qui a sacrifié inutilement ses soldats et mené son pays à sa perte. Comment réagiront les Ukrainiens ? La Russie, de son côté, ne pouvait pas perdre cette guerre à laquelle elle ne pouvait d'ailleurs pas échapper devant l'intégration graduelle de l'Ukraine dans l'OTAN qui était en cours depuis 2014 et le massacre des populations russophones du Donbass, les derniers bombardements intensifs de la population civile et son appel au secours le 20 février 2022 ayant été le déclencheur. Trois ans après le début de ce conflit, le constat qui était prévisible, sauf pour des va-t-en-guerre déconnectés des réalités, est sans appel : la Russie a non seulement gagné la guerre, mais Vladimir Poutine a réussi à rétablir son pays au rang de grande puissance sur la scène internationale. L'arrivée de Donald Trump lui permet, par ailleurs, de rompre l'isolement de la Russie et d'écarter l'UE et l'Ukraine des premières réunions visant à préparer un processus de négociations pour la paix. Indiscutablement, c'est Vladimir Poutine qui est à présent maître des horloges et en mesure de refuser le retour aux frontières de 1991 et d'empêcher l'Ukraine d'intégrer l'OTAN. Ces deux conditions seront pour lui très certainement non négociables d'autant plus que sur le terrain des opérations, les Russes continuent de progresser et les négociations de paix devraient prendre du temps. Raison de plus pour ne plus en perdre. C'est dans ce contexte que les dirigeants de l'UE viennent de se rendre à Kiev pour réaffirmer leur soutien à l'Ukraine, la présidente de la Commission européenne affirmant que « L'UE doit accélérer la livraison d'armes et de munitions à l'Ukraine ». Elle a également annoncé une nouvelle aide de 3,5 Mds € alors que l'aide financière accordée à l'Ukraine depuis 2022 s'élève à 135 Mds pour l'UE. En signant son suicide géopolitique et géostratégique en 2022, l'UE a engagé le délabrement et la régression de ses capacités de développement en raison des sanctions infligées à la Russie, sanctions aux effets préjudiciables pour les économies européennes, alors que l'axe Paris-Berlin-Moscou, une Europe de Lisbonne à Vladivostok, pourrait dominer et inspirer le monde. On ne peut que regretter le maintien d'un tel discours guerrier. L'UE souhaite manifestement la poursuite d'une guerre pourtant déjà perdue. Son entêtement irrationnel la discrédite totalement et la fera sortir de l'Histoire si elle poursuit dans cette voie suicidaire, car elle n'a encore pas compris que la nouvelle administration américaine ne défendra, dans les futures négociations pour la paix, que ses propres intérêts qui ne sont pas ceux des Européens. Mais depuis trop longtemps l'UE œuvre contre les intérêts des peuples européens qu'elle est censée défendre et il devient urgent et impératif qu'elle soit totalement réformée si elle ne veut pas exploser. La Commission européenne devenue trop puissante doit être ramenée au niveau d'organe d'exécution et de mise en œuvre des décisions prises au niveau du Conseil européen par les seuls chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres. La situation actuelle qui met les peuples européens en danger dans tous les domaines (économique, risque de guerre, immigration, sécurité, civilisationnel...) n'est plus tenable. Une révolution s'impose. Quant à la France, le déplacement à Washington, ce 24 février, d'Emmanuel Macron n'aura aucun impact sur les futures négociations qui seront, en réalité, menées par les deux grands acteurs de cette guerre par procuration, Etats-Unis et Russie. D'ailleurs, les Etats-Unis et la Russie ont voté ce même jour à l'ONU une résolution réclamant la fin rapide du conflit sans référence à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ce qui constitue en soi une défiance à l'égard de l'UE au discours guerrier et un camouflet pour le président français après son propos « la paix sans capitulation pour l'Ukraine ». La France avait l'occasion de jouer un rôle majeur en 2022 – pour elle-même et pour l'Europe – car elle aurait pu s'imposer comme puissance d'équilibre alors qu'elle présidait l'UE au premier semestre, et provoquer, avant même le déclenchement du conflit, des discussions entre Ukrainiens et Russes au plus haut niveau, voire organiser une Conférence pour la paix visant à faire baisser les tensions et à amener les deux parties opposées à la raison. Le président Macron affirme que la Russie constitue une menace existentielle pour l'Europe. Mais, sérieusement, comment un pays de moins de 150 millions d'habitants pourrait-il envahir la partie ouest du continent peuplé de 450 millions d'habitants ? Non, les mots ont un sens. Si la France, si l'Europe sont menacées dans leur existence ce n'est pas par la Russie mais par l'islam conquérant et son bras armé l'islamisme. Cette menace est, de plus, alimentée aujourd'hui par les provocations agressives de l'Algérie qui restent étonnamment sans réponse de l'Etat français. La Russie, elle, n'a pas de visée sur l'Europe : elle possède un territoire déjà bien assez vaste. Elle ne veut simplement pas de l'OTAN à sa frontière avec l'Ukraine. Ne pas avoir compris ou voulu comprendre cette revendication légitime et avoir suivi aveuglément les Etats-Unis aura affaibli notre pays et compromis durablement son prestige et son rôle sur l'échiquier international. Le retour de Donald Trump à la Maison blanche a indéniablement produit un véritable tremblement de terre qui bouleverse complètement la donne et bouscule les certitudes affirmées d'une grande partie des dirigeants occidentaux et des organisations tentaculaires comme l'UE et l'OTAN qui vont devoir admettre la réalité : cette guerre était perdue d'avance. Alors, pourquoi l'avoir permise ? Leur responsabilité est immense dans l'entretien du conflit pendant trois ans qui a conduit à un désastre prévisible pour l'Ukraine. Aujourd'hui, le processus pour organiser des négociations de paix est lancé mais il faut être conscient qu'il prendra du temps. Même si le président américain est pressé, les discussions avec le président russe, en position de force, seront rudes et difficiles et certaines de ses exigences, de nature existentielle, ne pourront pas être écartées, que ce soit par les Américains ou par les Européens. Les négociations pourraient donc durer des mois sachant cependant que Donald Trump vise également le rétablissement et la normalisation des relations avec la Russie. Dans ce contexte compliqué par nature, la lucidité commande d'être prudent sur le déroulement des négociations mais aussi devant une inconnue que personne ne maîtrise : le niveau d'hostilité à ces négociations pour la paix des partisans de la poursuite de la guerre qui pourrait déboucher sur l'irréparable. Le 25 février 2025 Général (2s) Antoine MARTINEZ

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